• Découvrir sa vraie bande : Les bienfaits de l'appartenance selon Clarissa Pinkola Estés

    Découvrir sa vraie bande : Les bienfaits de l'appartenance

     

    Le vilain petit canard ou Découvrir sa vraie bande : Les bienfaits de l'appartenance selon Clarissa Pinkola Estés

     

    Le vilain petit canard tiré de
    « Femmes qui courent avec les loups »
    de Clarissa Pinkola Estés

     

    Combien de femmes se sont sentis une étrangère dans leur famille biologique, certaines ignorées, rejetées ou pire maltraitées ? Pour Clarissa Pinkola Estès, la raison en est qu'elles n'appartenaient simplement pas spirituellement à la famille chez qui elles sont nées. J'ai voulu ici présenter sommairement son analyse et vous donnez, pourquoi pas, envie d'aller vous plonger dans la lecture de ce merveilleux livre à la portée de tous.

    La psychanalyste Clarissa Pinkola Estès s'est servi du conte du vilain petit canard dans sa version hongroise pour éclairer son point de vue car il est l'un des seuls contes qui encouragent les personnes rejetées à retrouver leurs semblables. 

    Je vous laisse le soin d'aller le lire, ne serait-ce que dans sa version d'Hans Christian Andersen mais je vous en fais un rapide résumé.

    Découvrir sa vraie bande : Les bienfaits de l'appartenance selon Clarissa Pinkola Estés

     

    Le vilain petit canard.

     

     

    Une cane couva ses œufs avec amour et les vit éclore les uns après les autres avec fierté. Mais il lui resta bientôt un œuf qui n'avait pas éclos. On lui déconseilla de le couver mais elle s'entêta et bientôt elle vit apparaître une créature maladroite et de grande taille qu'elle ne put s'empêcher de trouver laide. Les animaux de la basse-cour le trouvèrent hideux et bientôt ils commencèrent à le harceler sous les yeux honteux de sa mère. Au début, elle le défendit puis au fil du temps, elle s'exaspéra et finit par lui dire de s'en aller. Le pauvre petit, meurtri, s'enfuit au loin et il fut rejeté de plus en loin par toutes les créatures qu'il rencontra et qui le trouvaient laid et bizarre, ne comprenant ni ses rêves, ni ses besoins. Un jour, il aperçut des créatures magnifiques dont il tomba amoureux. Il rêva nuit et jour de les rejoindre. Finalement, quand il aperçut son reflet dans l'eau et qu'il vit qu'il était lui-même une de ses fabuleuses créatures, les cygnes vinrent le rejoindre. Il trouva parmi eux l'amour, la compréhension et le soutien qu'il désirait recevoir de sa famille canard.

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    Analyse du conte

    L'élément essentiel du conte est que le vilain petit canard représente la nature sauvage d'une personne qui dans un environnement qui ne le soutient pas se bat pour continuer à exister sans être brisée.

    Le second élément est que le fait d'être accepté pour ce qu'il est remplit l'individu d'un pouvoir et d'une force inconnue jusqu'alors qui provient du sentiment d'appartenance à un groupe.

     

    L'exil du canard

     

    Découvrir sa vraie bande : Les bienfaits de l'appartenance selon Clarissa Pinkola Estés

     

    Le vilain petit canard n'est pas laid. Il est juste différend des autres qui ne le comprennent pas. Sa mère renonce petit à petit à défendre cet enfant qui ne lui ressemble en rien alors qu'il est tourmenté par tout le monde.

    « Et le vilain petit canard a le cœur brisé d'être ainsi rejeté par les siens. C'est là quelque chose d'épouvantable surtout dans la mesure où il n'a rien fait pour le justifier si ce n'est avoir une apparence différente et agir de manière un peu différente. »

    Les petites filles à la forte nature sont souvent et très tôt dans leur vie confrontées au reproche de ne pas faire ce qu'il faut, leur force, leur créativité, tout ce qui les rend différentes aux yeux de la société est repoussé, banni. On veut les faire rentrer de force dans le moule que la société a prévu pour les femmes, Leur exil est alors aggravé par la méchanceté, l'incompréhension ou l'ignorance des autres,

    « Dès lors, le soi fondamental de la psyché en souffre[...] La petite fille commence à penser que l'image négative d'elle-même que lui renvoient sa famille et son entourage culturel est non seulement exacte mais objective. Elle se considère comme faible, laide, inacceptable et cela va continuer, même si elle essaie de penser le contraire. »

    Les parents souhaitent avoir une fille correspondant à leur idéal et ils vont opérer « des chirurgies psychiques » sur cette-dernière pour le modeler selon leur désir modifiant ainsi « ce que son âme exige d'elle. Son âme a beau exiger de voir, son environnement culturel requiert l'aveuglement. ». L'enfant n'a d'autre choix que de fuir, de se réfugier dans son propre monde intérieur ou encore de se lancer à la recherche d'un lieu où il sera compris et accepté.

     

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    Les différentes sortes de mères

     

    • La mère ambivalente :

      Comme dans le conte où la cane après avoir tenté de défendre son enfant, finit par l'abandonner pour ne pas mettre sa place dans la société en danger, elle va tout faire pour que son enfant se comporte correctement pour éviter que l'une et l'autre ne soient victimes de persécution et ne soient détruites.

      Cette mère est partagé entre son désir de protéger son enfant, le désir d'être accepté par sa communauté et le désir de se protéger des représailles de cette-dernière.

      « Il n'y a pas de contexte culturel plus destructeur pour une femme que celui qui met l'accent sur l'obéissance sans interroger les âmes[...], celui qui force la femme à choisir entre l'âme et la société [...], où le corps est considéré comme quelque chose qu'il faut «purifier»[...], où la curiosité et la créativité sont punies et dénigrées au lieu d'être récompensées[...], où l'on punit une femme injustement, mais[...] «pour son bien», où l'on ne reconnaît pas à l'âme le droit d'exister pour elle-même. »

      Avoir une telle mère rend la femme incapable de se faire respecter, de prendre position ou d'affirmer son droit à vivre comme elle l'entend.

       

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    • La mère effondrée :

      La cane ne supporte plus de voir son enfant et elle-même tourmentés, donc elle rejette son enfant et lui dit de partir.

      « Le plus sûr moyen pour faire s'effondrer une mère, c'est de la diviser émotionnellement parlant, de la forcer à faire un choix entre l'amour qu'elle porte à son enfant et la crainte des représailles du village sur elle-même et son enfant si elle n'accepte pas les règles[...]

      Un pareil choix est inimaginable mais sur le plan psychique, des mères ont été forcé de le faire depuis une éternité. Obéissez aux règles et anéantissez vos enfants ou bien... »

      Avoir une telle mère peut rendre la femme incapable d'estimer leur valeur et peut la conduire à penser que tout choix entre les exigences de son âme et celles de l'extérieur sont tous des questions de vie ou de mort.

       

    • La mère-enfant ou non maternée :

      Son psychisme peut être tant abîmée que cette mère peut croire que même un bébé ne peut pas l'aimer. Il lui faut l'appui d'une femme plus âgée qui la materne pour apprendre à devenir mère.

     

    Caractéristique du vilain petit canard :

     

    Pour en revenir au vilain petit canard, il cherche toujours un endroit où se poser mais il tombe toujours sur les mauvaises personnes qui vont réactiver ses blessures et pire les aggraver à chaque essais infructueux,

    Il a tendance a en faire trop pour se faire accepter, pour avoir enfin un sentiment d'appartenance. C'est « une femme à laquelle on a rogné les griffes, au lieu d'une femme pleine d'élan vital. Une femme bien élevée, bien intentionnée qui s'essouffle à vouloir être parfaite. Non, il est meilleur pour l'âme de rester ce que nous sommes et de laisser les autres être ce qu'ils sont. »

    La femme peut aussi geler ses émotions pour ne plus souffrir.

    « Ce froid, c'est le baiser de la mort donné à la créativité, aux liens affectifs, à la vie elle-même. Devenir de glace n'est pas, au contraire de ce que semblent penser certaines, une réussite. C'est un acte de colère défensive. »

    Cette attitude éteint toute créativité. La seule façon de s'en sortir, c'est d'écrire, peindre, danser, chanter pour ramener la chaleur dans l'âme et la raviver.

     

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    Le bénéfice de l'exil

     

    Il est bon de chercher ce dont on a besoin, Les épreuves nous grandit et « l'exil nous fait désirer la libération de notre véritable nature et l'environnement culturel qui va de pair. » Cela nous fait avancer.

    Pour reprendre les termes de Clarissa Pinkola Estès, on ne peut reprocher à une poule ou à un chat de ne pas comprendre les motivations du canard. Et pourtant l'exilée s'excuse d'exister différemment. Elle écoute des gens qui n'ont pas la compétence de la comprendre lui dire qu'elle se comporte mal, qu'elle n'est pas à sa place. Elle s'échine à tout faire pour se faire accepter alors qu'elle n'aura pas l'idée de demander à un chat de voler et à une poule de nager comme un canard.

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    « Ce merveilleux monde sauvage qui fut un temps le nôtre, même si nous n'avons fait qu'en entendre parler, en rêver ou l'apercevoir, même si nous ne l'avons pas encore effleuré, ou à peine, même si nous ne pensons pas lui appartenir, son souvenir est comme un phare qui nous guide vers notre terre et pour le restant de nos jours. Quand le vilain petit canard voit les cygnes traverser le ciel, quelque chose de familier s'éveille en lui et le souvenir de cette vision le soutiendra tout du long »

    « La nature sauvage va de l'avant. Elle persévère. Ce n'est pas quelque chose que nous faisons, c'est quelque chose que nous sommes, de manière innée. »

     

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    C'est une quête essentielle à notre vie, à notre âme sans laquelle on dépérit ou on se suicide en vivant une vie qui n'est pas conforme à notre essence. Il faut lutter pour retrouver notre intégrité, notre lumière intérieure, notre guidance, notre pouvoir libérateur.

    « Accrochez-vous. Vous trouverez ce que vous cherchez. »

    Une fois ces terres originales retrouvées, l'exilée a du mal à croire que sa quête est finie. Elle ne se rend pas compte que le regard sur elle à changer, qu'elle est enfin en sécurité, elle continue de douter, d'avoir peur d'être chassée, de ne pas avoir confiance. Pour savoir avec certitude si une femme a été un vilain petit canard, regardez si elle arrive à accepter les compliments sincères ou s'il la gênent, si elle ne change pas de sujet.

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    En effet, retrouver son territoire n'est pas la fin de la quête. Elle doit maintenant accepter son individualité propre, sa beauté spécifique, retrouver confiance en elle, en ses compétences tant de fois dénigrées.

    Elle a appris à survivre mais elle doit se détacher du statut de survivante si elle ne veut pas faire obstacle à toute évolution positive future et apprendre à vivre et à jouir de la vie. 

    « Ne vous recroquevillez pas, ne vous faites pas toute petite si l'on vous qualifie de mouton noir ou de louve solitaire[...] Au fil des siècles, le temps a fait la preuve qu'être différente et rester en marge est la garantie d'une contribution originale, superbe et utile à la culture de chacun".

     

    J'espère vraiment vous avoir donné envie de lire ce livre que vous pouvez aussi trouver en livre de poche. 

     

     

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